1. L’évolution de la conception de l’enfance
Dans la société moderne, l’enfance est devenue une affaire d’adultes. Nous avons progressivement érigé un mur entre le monde des enfants et celui des adultes. Plus précisément, nous avons fait de l’enfance une sorte de sanctuaire protégé, géré et réglementé principalement par des adultes. Ce n’était pas toujours le cas.
Si nous remontons quelques siècles en arrière, les enfants étaient considérés comme des “petits adultes”, participaient aux activités des adultes et apprenaient par imitation. Avec l’industrialisation et l’avènement de l’école obligatoire, la vision de l’enfance a changé. Les enfants sont devenus des êtres à part, nécessitant une protection et une éducation spécifiques.
2. Impact de cette nouvelle perception sur l’éducation et le parcours de vie des enfants
Cette nouvelle vision de l’enfance a profondément modifié notre manière d’éduquer. Les adultes ont pris le contrôle de l’éducation des enfants, leur imposant un cheminement de vie standardisé et protégé. De plus, l’importance croissante accordée à l’éducation a conduit à un allongement du temps passé à l’école, repoussant ainsi l’entrée dans la vie adulte.
En parallèle, les adultes sont de plus en plus préoccupés par le futur de leurs enfants. Nous structurons leurs journées autour des cours, des activités extrascolaires, des devoirs, tout cela dans le but de leur garantir une vie future “réussie”. Mais à quel prix?
3. Conséquences sociétales de cette tendance et perspectives d’avenir
L’enfant est désormais perçu comme un être à “modeler”, dont le futur est scrupuleusement programmé par des adultes. Cette surprotection peut engendrer une infantilisation prolongée, privant les enfants de la liberté d’explorer, d’expérimenter et parfois, d’échouer.
Alors que l’on recherche l’épanouissement de l’enfant, nous pourrions involontairement étouffer leur potentiel. Y avons-nous pensé? Il serait temps, selon moi, de repenser notre approche de l’éducation.
Cependant, cette tendance commence à être remise en question. De plus en plus de voix s’élèvent pour prôner un retour à une enfance plus “libre”, où l’enfant serait à nouveau acteur de son éducation. D’autres mouvements prônent une école plus flexible, moins centrée sur l’acquisition de connaissances académiques et davantage tournée vers le développement personnel de l’enfant.
En fin de compte, n’oublions pas : l’enfance est une étape précieuse de la vie, qui mérite que nous lui accordions toute notre attention. Mais elle est aussi le moment où se construit l’adulte de demain. Comment l’enfant pourra-t-il devenir un adulte épanoui et autonome, si nous, adultes, contrôlons tous les aspects de sa vie?